Décrié pour son empreinte écologique négative, le secteur du textile compte bien accélérer sa transition vers une industrie plus propre et plus durable en adéquation avec les défis actuels. Explications du vice-président de l’AMITH, Omar Sajid
«Pour le textile, la décarbonation n’est plus un luxe, c’est une nécessité voire même un levier de compétitivité très important qui s’offre à tous les industriels du Maroc », assure le vice président de l’association marocaine du textile habillement (Amith) rencontré en marge de la rencontre organisée par Bank Of Africa à Tanger autour de la décarbonation.
A fin novembre 2022, le secteur avec ses 1.600 entreprises, a enregistré 34 MMDH en matière d’export avec une croissance à deux chiffres par rapport à la même période en 2021. Le Maroc figure depuis des décennies dans le top 10 des fournisseurs d’habillement de l’Europe, dont il est aujourd’hui le deuxième fournisseur dans le bassin méditerranéen. Selon Sajid, le parti pris de la durabilité de l’UE génère quelque part un nouveau défi pour le secteur textile national. Mais, « nous considérons cela comme une opportunité à saisir et une occasion d’accélérer notre transition vers une industrie plus propre et donc plus durable. La vision DAYEM MOROCCO est en complète adéquation avec ces nouveaux défis imposés dont fait partie la décarbonation de nos processus de production », souligne le vice président de l’Amith.
Réinvestir dans l’amont
Le professionnel met l’accent sur l’amont. Selon lui, «ce n’est pas l’industrie textile qui est polluante en soi, mais c’est le problème se situe surtout au niveau de l’amont qui comprend le tissage, la teinture… ». Aujourd’hui, 85% des intrants dans la production nationale sont importés. Cela pourrait pénaliser toute la chaine de production. D’où la nécessité de reconsidérer l’investissement dans l’amont du secteur textile. «L’objectif est de réinvestir en amont-textile et développer un amont propre et pérenne pour les 20 prochaines années. C’est un véritable avantage compétitif en comparaison à d’autres pays compétiteurs qui devraient remettre à niveau toute leur industrie ce qui leur coûtera trop cher en temps et argent », précise Sajid. Il ajoute que le travail est en cours avec le ministère de tutelle pour accélérer le processus. Le fonds d’investissements dédié à l’amont est mis en place. «Nous avons l’opportunité à travers ce fonds d’avoir une production nationale made in Morocco avec une empreinte carbone moins importante que celle en provenance d’autres pays notamment asiatiques surtout que le pays dispose d’une énergie renouvelable très compétitive et un parc des énergies renouvelables des plus importants dans le monde », conclut Sajid
La source : lobservateur
Add Comment