La croissance devrait ralentir cette année dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, a prévenu mercredi le Fonds monétaire international, soulignant les difficultés des pays les plus pauvres, notamment le Soudan en guerre. Dans le dernier rapport régional, présenté à Dubaï, du Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance en 2023 à 3,1%, contre 3,6% il y a six mois, dans un contexte marqué par une inflation persistante (14,8%) et une baisse de la production de pétrole. En 2022, l’envolée des cours du brut avait propulsé la croissance de la région à 5,3%, selon l’institution basée à Washington.
Les économies les plus pauvres -incluant le Yémen, le Soudan, la Mauritanie et la Somalie- devraient voir leur produit intérieur brut (PIB) augmenter de 1,3% cette année, après une récession de 0,6% en 2022, tout en continuant à souffrir d’une forte inflation. La hausse des prix dans ces pays devrait baisser de 86% à 46% en 2023, mais cela «reste insuffisant au regard de leurs besoins», a affirmé à l’AFP Jihad Azour, directeur du Moyen-Orient et de l’Asie centrale pour le FMI.
Les perspectives sont particulièrement incertaines pour le Soudan, en proie depuis le 15 avril à une guerre opposant le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane, et le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo. Il est difficile d’imaginer le «maintien d’un certain degré de stabilité économique» dans ce pays aux «structures économiques déjà fragiles», et dont la population subit les conséquences du conflit, juge-t-il. Le conflit au Soudan pourrait également avoir des répercussions sur les pays voisins accueillant des réfugiés, avec des risques accrus, a-t-il ajouté.
Dans les pays pétroliers, la croissance devrait ralentir de 5,7% en 2022 à 3,1% cette année, reflétant les baisses de production décidées par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en octobre. Le contexte géopolitique au Moyen-Orient est marqué par la détente amorcée ces derniers mois entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui pourrait avoir des retombées positives sur un certain nombre de pays. «Toute baisse des tensions est une bonne chose pour l’économie», car elle réduit les risques et «ouvre de nouveaux horizons» pour les investisseurs, a déclaré Jihad Azour.
Source : Le Figaro
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