Casablanca (14/11 – 50). Une récente analyse de la presse locale de gauche a mis au jour une tendance inquiétante de pseudo-journalisme, visant à fabriquer un scandale en utilisant les méthodes classiques de la désinformation. La cible ? Un mélange de récits complotistes mêlant des éléments de controverses du monde réel, des ragots sur les célébrités, des questions géopolitiques et des allégations infondées. Il s’agit en fait d’une forme élaborée de propagande destinée à induire en erreur et à créer une fausse influence.
Au cœur de ce journalisme douteux se trouve Philippe Engels, un journaliste qui semble s’être inspiré de diverses histoires décousues et sans rapport entre elles. La méthode est familière : prenez un scandale américain, comme celui de la Scientologie, mélangez-le avec une star hollywoodienne comme Tom Cruise, ajoutez un programme pro-marocain sur le Sahara et ajoutez un policier de Bruxelles pour ajouter de l’intrigue. Cette combinaison, une fois mélangée, donne naissance à une théorie du complot qui sent bien la campagne de dénigrement de la gauche.
Engels, un ancien de l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), semble avoir cherché à ternir les réputations sans se soucier de l’exactitude des faits ou de l’éthique journalistique. Son rapport, qui entremêle ces sujets disparates, se transforme rapidement en une fabrication qui semble plus destinée à semer la confusion et à scandaliser qu’à informer.
Lorsque nous avons contacté les personnes mentionnées dans l’article d’Engels – notamment des représentants de l’Église de Scientologie, l’acteur Tom Cruise, des responsables marocains et des personnes basées en Belgique – la réponse a été révélatrice. Aucune des parties n’avait été consultée avant la publication, et aucune n’avait de lien avec les allégations formulées dans le rapport. Au moment de la rédaction de cet article, aucune de ces personnes ou organisations n’avait répondu aux demandes de renseignements adressées à Engels ou à son bureau.
Confusion et déni
Nous avons également contacté plusieurs des personnes citées par Engels. Lahcen Hammouch, une figure importante des médias bruxellois, et Edward « Eddy » Van Ryne, un ancien policier de Bruxelles, ont tous deux exprimé leur confusion lorsqu’on leur a demandé leur implication supposée dans l’affaire. M. Van Ryne, dans une réponse cinglante, a nié toute association avec le journal belge The Belgium Times ou M. Hammouch. « Je n’ai aucun lien avec l’un ou l’autre », a-t-il déclaré. « Et, franchement, je suis troublé par le manque d’intégrité journalistique dans cet article. »
Face à un tel mépris flagrant de la vérité, Hammouch et Van Ryne ont tous deux exprimé leur intention d’engager des poursuites judiciaires. « Je n’ai aucune idée de l’origine de ces allégations », a déclaré Hammouch. « Ce rapport est totalement trompeur, et toutes les options juridiques restent sur la table. »
Van Ryne, un homme avec une longue carrière dans le domaine de l’application de la loi et de l’éthique des enquêtes, a fait part de sa consternation. « Dans ma carrière, j’ai enquêté sur des centaines de violations de l’éthique ». « Je n’ai jamais rencontré un journalisme aussi médiocre », a-t-il fait remarquer. « Les allégations sont manifestement fausses. »
Van Ryne a confirmé qu’il consultait actuellement son équipe juridique pour déposer une plainte officielle contre Engels et ses rédacteurs, invoquant des violations potentielles des normes européennes FIMI (European Foreign Influence and Media).
Une tendance à l’irresponsabilité
Cet incident soulève des inquiétudes plus larges quant à la tendance croissante des campagnes de désinformation, en particulier dans le paysage médiatique de l’UE. De tels reportages irresponsables non seulement portent atteinte à la crédibilité de la presse, mais exposent également les individus et les organisations à un risque de préjudice à leur réputation. La facilité avec laquelle la désinformation peut se propager, en particulier lorsque les normes professionnelles sont ignorées, a de graves conséquences sur la confiance dans les médias à travers l’Europe.
Le cas de Philippe Engels rappelle brutalement les dangers du pseudo-journalisme, où le sensationnalisme et les allégations mal documentées peuvent proliférer sans contrôle. Il souligne également l’importance de la responsabilité dans les médias, en particulier lorsque les fausses informations peuvent avoir de lourdes conséquences.
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