En Tunisie, il existe des boulangeries dites “traditionnelles”, qui vendent uniquement du pain à prix très réduit, fabriqué à base de farine subventionnée, et puis les autres boulangeries, dites “non classées” qui vendent en plus d’autres produits, comme des pâtisseries. Mais depuis la guerre Ukraine, comme la matière première manque, le gouvernement tunisien a décidé de priver ces boulangeries “non classées” de farine subventionnée. Des établissements menacés de disparition puisque les coûts, intenables, les poussent à licencier ou à fermer boutique.
Devant les boulangeries encore ouvertes, de longues files se créent dès l’aube avec l’espoir pour les Tunisiens de trouver une baguette à prix réduit. Un véritable défi. “Notre demande comme pour toutes les boulangeries, c’est de pouvoir s’approvisionner en farine“, s’exprime Zayneb Becha, une boulangère.
Comme elle, des centaines de boulangers sont en grève depuis plusieurs jours et sont venus le crier devant le ministère tunisien du commerce. Abdelbeki Abdellawi, propriétaire d’une boulangerie “non classée”, est également présent et dénonce le manque de revenu créé par la situation. “1500 boulangeries sont fermées et leurs propriétaires risquent la prison car ils ne sont plus capables de payer leurs loyers et leurs crédits. 1500 boulangeries qui emploient 6 à 7 ouvriers chacune ! Ils sont tous sans emploi ni abri“, ajoute-t-il.
Le gouvernement indique avoir supprimé cette aide car certains boulangers auraient détourné la farine subventionnée au détriment de la fabrication de pain à petit prix. Avec l’envolée des coûts des matières premières, la Tunisie, en tout cas, manque de pain depuis des mois.
Source : Rtbf.be
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