Le Premier ministre italien Giorgia Meloni a déclaré mardi que Rome soutenait les efforts visant à obtenir un renflouement du FMI pour la Tunisie et un soutien pour s’attaquer à son problème croissant de migrants.
Elle s’exprimait après des entretiens à Tunis avec le président Kais Saied dont le pays traverse une grave crise financière, des tensions politiques.
La Tunisie est également un point de départ pour les migrants qui tentent de périlleux voyages en mer vers l’Europe.
En octobre dernier, le pays d’Afrique du Nord criblé de dettes a conclu un accord de principe avec le Fonds monétaire international pour près de 2 milliards de dollars, mais les discussions sont depuis au point mort.
Le FMI a demandé une législation pour restructurer plus de 100 entreprises publiques, qui détiennent des monopoles sur de nombreux pans de l’économie et, dans de nombreux cas, sont lourdement endettées.
Mais Saied a de nouveau rejeté mardi ce qu’il appelle les “diktats” du FMI avant l’octroi d’un prêt, a indiqué son bureau, alors même que le pays est aux prises avec une inflation paralysante et une dette estimée à environ 80% de son produit intérieur brut.
Après près de deux heures de pourparlers avec Saied, Meloni a réitéré que l’Italie avait fait pression pour une approche “pragmatique” du renflouement du FMI par le biais de l’Union européenne et du G7.
Meloni a également déclaré qu’elle plaidait auprès de l’UE pour une “approche concrète pour renforcer le soutien à la Tunisie dans sa lutte contre la traite des êtres humains et l’immigration clandestine”.
Le littoral tunisien se trouve à moins de 150 kilomètres (90 miles) de l’île italienne de Lampedusa et a longtemps été un tremplin pour les migrants, principalement des pays d’Afrique subsaharienne, à la recherche d’une vie meilleure en Europe.
Le flux de migrants en provenance de Tunisie s’est intensifié après que Saied a prononcé un discours enflammé le 21 février affirmant que l’immigration clandestine était une menace démographique pour la Tunisie.
Meloni a déclaré avoir discuté avec Saied de l’idée d’organiser une conférence à Rome pour débattre des problèmes de migration illégale et des moyens de renforcer le développement.
La réunion, pour laquelle aucune date n’a été révélée, pourrait réunir des représentants des pays de la Méditerranée, du Moyen-Orient et du Golfe “pour entendre leurs besoins et élaborer des projets pour attirer les investissements”, a-t-elle précisé.
Meloni a également appelé à la “croissance de la démocratie” et à la stabilité politique en Tunisie, où les tensions sont vives depuis que Saied a lancé une prise de pouvoir radicale en juillet 2021, secouant la démocratie dans le berceau des révoltes du printemps arabe de 2011.
Source: Yahoo
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