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Tunisie : Dénonçant un « Régime Autoritaire et Raciste », 270 Universitaires s’Elèvent Contre le Président


Plus de 270 universitaires, européens, américains ou tunisiens, réclament que Kais Saied soit déchu d’un titre honorifique décerné en 2021 par l’université italienne de La Sapienza.

Européens, américains ou tunisiens… Plus de 270 universitaires élèvent la voix contre le « régime autoritaire et raciste » du président tunisien. Ils réclament d’une même voix à travers une pétition que Kais Saied soit déchu d’un titre honorifique décerné en 2021 par l’université italienne de La Sapienza.

Dans une lettre adressée à la rectrice de cette prestigieuse université publique de Rome, Antonella Polimeni, ils accusent le chef de l’Etat tunisien « de commettre de graves abus contre les migrants d’Afrique subsaharienne qui résident ou transitent dans le pays ». Ils déplorent les affrontements entre Tunisiens et migrants qui ont « coûté la vie à un Béninois en mai et à un Tunisien le 3 juillet » à Sfax.

Détourner l’attention des problèmes économiques et sociaux

Parmi les signataires, Mouna Balghouthi, coordinatrice tunisienne de l’ONG Mobilising for rights associates (MRA) et chercheuse en philosophie à l’université El Manar de Tunis, accuse le chef de l’Etat tunisien de vouloir « dépeindre un nouveau danger pour détourner l’attention des problèmes économiques et sociaux ». « Le deuxième objectif est un acquiescement clair et complet aux demandes et pressions des autorités italiennes pour contrôler le flux d’immigrants », affirme-t-elle à l’AFP.

Sana Ben Achour, militante féministe et professeure en droit public, ou encore le mathématicien français Cédric Villani ont également paraphé le texte.

Discours « raciste et xénophobe »

Le 21 février, le président Saied avait dénoncé l’arrivée de « hordes de migrants » dans son pays lors d’un discours ponctué de remarques « racistes et xénophobes », selon ces pétitionnaires. Ils condamnent par ailleurs ses réformes constitutionnelles « destinées à concentrer le pouvoir dans ses mains, à saper les fondations institutionnelles essentielles pour les droits humains, y compris à saper l’indépendance de la justice et le droit à la liberté d’expression ».

Un peu plus d’un mois après la cérémonie honorifique tenue en sa présence à La Sapienza, Kais Saied s’était octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant son Premier ministre de l’époque et en gelant le Parlement. Depuis ce coup de force, il dirige le pays par décrets. La Constitution qu’il a fait modifier par référendum à l’été 2022 a fortement réduit les pouvoirs du Parlement au profit d’un système ultraprésidentialiste. En outre, depuis février, une vingtaine d’opposants et personnalités ont été emprisonnés.

Source : 20minutes

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